Résolution no 11: Commerce international

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ATTENDU QUE la capacité du Syndicat des Métallos à influencer la politique  commerciale internationale au 21e siècle demeure l’une des réalisations les plus importantes  de notre syndicat à l’échelle internationale pour défendre et améliorer les droits des  travailleurs à l’échelle mondiale; 

ATTENDU QUE, malgré des années d’accords commerciaux dirigés par les entreprises,  de forums internationaux comme l’Organisation mondiale du commerce, d’inaction des  dirigeants élus et d’apathie des médias grand public face au sort des familles de la classe  moyenne, notre syndicat a tenu à ce que l’équilibre des pouvoirs en matière d’accords  commerciaux passe de la désindustrialisation et de l’érosion des droits des travailleurs à un  commerce équitable; 

ATTENDU QUE la pandémie mondiale et l’invasion russe de l’Ukraine continuent de  mettre en évidence les échecs des chaînes d’approvisionnement concentrées et mondialisées  et l’illusion naïve que la mondialisation et le libre-échange menés à tout prix par les entreprises  favoriseraient la démocratie et amélioreraient les droits des travailleurs; 

ATTENDU QUE notre syndicat a collaboré à plus d’enquêtes commerciales que toute  autre organisation, notamment à 187 ordonnances individuelles liées à des droits  antidumping et des droits compensateurs lorsqu’il a appuyé, témoigné ou agi comme  pétitionnaire dans le cadre des 664 ordonnances de droits antidumping et de droits  compensateurs que les États-Unis ont imposés contre des marchandises faisant illégalement  l’objet de dumping ou de subventions – le Syndicat des Métallos a été partie à plus d’un  recours commercial sur quatre aux États-Unis; 

ATTENDU QUE notre syndicat au Canada a participé à plus de 30 enquêtes  commerciales sur des ordonnances de droits antidumping et de droits compensateurs et de  mesures de sauvegarde, où notre syndicat a appuyé ou témoigné, plus que tout autre syndicat  au Canada, et qu’il a récemment engagé son tout premier recours commercial; 

ATTENDU QUE le syndicat aux États-Unis continue de préconiser le recours à des  mécanismes d’intervention précis pour défendre les emplois et les industries nationales,  comme les 232 enquêtes sur l’acier et l’aluminium, qui excluent le Canada, et les 301 enquêtes  qui tiennent le Parti communiste chinois responsable de pratiques commerciales illégales; 

ATTENDU QUE notre syndicat a réussi à faire annuler les droits de douane aux termes  de l’article 232 sur l’acier et l’aluminium canadiens et qu’il continue de plaider en faveur d’une  stratégie bilatérale de fabrication et de commerce, y compris une exemption générale pour les  produits canadiens en vertu des nouvelles règles «Buy America» (Achetez américain); 

ATTENDU QUE, en grande partie grâce au travail du Syndicat des Métallos, un  mécanisme d’intervention rapide a été mis au point dans le cadre du premier accord  commercial moderne renégocié – l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) – qui a  permis aux travailleurs du Canada, des États-Unis et du Mexique de tenir les entreprises  responsables des violations du droit du travail au Mexique, et à des milliers de travailleurs  mexicains de choisir des syndicats indépendants pour la première fois; 

ATTENDU QUE le Syndicat des Métallos au Canada et aux États-Unis a plaidé en faveur  de l’inclusion de mécanismes d’intervention rapide semblables à celui de l’ACEUM dans les  négociations commerciales en cours et à venir; 

ATTENDU QUE les récentes discussions commerciales dans les deux pays ont été axées  sur l’élaboration et la mise au point d’un programme de «commerce centré sur les  travailleurs», qui veille à ce qu’une mondialisation accrue se traduise par des avantages pour  tous les travailleurs et l’accès à des syndicats libres et indépendants; 

ATTENDU QUE les efforts déployés par les multinationales et les économies d’État,  comme la République populaire de Chine, continuent de mettre l’accent sur un modèle de  commerce à tout prix, qui compromet la capacité des travailleurs à négocier avec leurs  employeurs et celle des pays à améliorer l’environnement de leurs collectivités; 

ATTENDU QUE les grandes entreprises numériques considèrent maintenant l’ancien  modèle de libre-échange comme un idéal pour empêcher la responsabilisation relativement à  l’endroit où vos données sont stockées et où les futurs emplois technologiques seront créés, et  pour contrer les règlements visant à améliorer les droits des travailleurs et des consommateurs  sur les plateformes numériques; 

ATTENDU QUE le Syndicat des Métallos a poursuivi sans relâche des politiques  nationales visant à maintenir et à développer une base manufacturière saine au cours des trois  dernières décennies. Comme il n’existe aucun défenseur purement national de la fabrication  aux États-Unis, le Syndicat des Métallos a conçu une stratégie novatrice pour financer certains  de nos plus grands fabricants américains, l’Alliance for American Manufacturing (AAM).  Depuis plus de 10 ans, l’AAM a largement renforcé le message du Syndicat des Métallos selon  lequel la fabrication est nécessaire à une classe moyenne forte et à une économie florissante; 

ATTENDU QUE le Syndicat des Métallos au Canada s’est battu pour protéger les  secteurs canadiens de l’acier et de la fabrication en insistant sur des lois équitables en matière  d’investissements étrangers et sur une stratégie nationale de fabrication, grâce notamment à  la campagne «À la défense de l’acier»; 

ATTENDU QUE le Syndicat des Métallos est le plus grand syndicat industriel en  Amérique du Nord, représentant des travailleurs qui fabriquent une grande variété de  marchandises affectées par le commerce, comme l’acier, les tuyaux, l’aluminium, les produits  du bois, les produits chimiques, les produits du papier, les plastiques, les pièces automobiles,  les pneus, le caoutchouc, le verre et de nombreux autres produits industriels et de  consommation. Comme nos membres ont souffert de façon disproportionnée des importations déloyales et de la délocalisation des emplois de production et de fabrication, le  Syndicat des Métallos a été à l’avant-garde de la lutte pour le commerce équitable au Canada  et aux États-Unis. Grâce à la pression du public et à des mesures concrètes, le Syndicat des  Métallos a été un chef de file dans la lutte pour uniformiser les règles du jeu et veiller à ce que  ces règles soient appliquées afin que nos membres et leurs industries aient une chance de s’en  tirer. 

PAR CONSÉQUENT, QU’IL SOIT RÉSOLU QUE

  1. Le Syndicat des Métallos réaffirme son engagement à diriger la lutte contre les  politiques commerciales injustes et les accords commerciaux qui touchent si  profondément les travailleurs en Amérique du Nord et dans le monde entier. 
  2. Le Syndicat des Métallos continuera de surveiller l’effet des pratiques  commerciales illégales des pays qui exportent vers les États-Unis et le Canada, et  nous utiliserons tous les moyens légaux disponibles pour dénoncer ces pratiques  illégales et y mettre fin, et pour rétablir les travailleurs touchés dans leur position  antérieure. Le Syndicat des Métallos continuera également de se battre pour  maintenir et renforcer les lois commerciales existantes. 
  3. Le Syndicat des Métallos continuera de travailler avec ses alliés en Amérique du  Nord et dans d’autres pays du monde et de plaider en faveur de normes de  «commerce centré sur les travailleurs», également appelées normes de «commerce  équitable», afin que les travailleurs américains et canadiens puissent partager les  retombées du commerce international tout en protégeant les droits de la personne  et dans le domaine du travail, ainsi que les normes en matière de santé, de sécurité  et d’environnement. Grâce à ces outils, les accords commerciaux peuvent avoir  pour effet d’améliorer le niveau de vie des travailleurs et les antécédents en matière  de droits de la personne des partenaires commerciaux et de réduire l’incitation à  déplacer la production vers les pays où les normes sont les plus laxistes. 
  4. Le Syndicat des Métallos sensibilisera nos membres et nos collectivités sur les  répercussions du commerce numérique et s’efforcera d’empêcher que les accords  commerciaux numériques n’affaiblissent les droits des travailleurs et des  consommateurs, et les droits en matière d’environnement. 
  5. Le Syndicat des Métallos donnera non seulement une voix aux griefs des  travailleurs concernant le commerce international, mais il offrira aussi des  solutions afin de s’assurer que les collectivités prospèrent, que les travailleurs  peuvent négocier des conventions équitables et que les intérêts des multinationales  ne subjuguent pas les dirigeants élus dans les pays où notre syndicat compte des  membres.

 



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